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Tout sur Jean Michel Jarre
25 avril 2024

Des silences qui ont déplu au fisc (Libération, 3 mars 1986)

Jean Michel Jarre est un habitué des caves capitonnées où il mitonne ses oeuvres, technologiquement impérissables, d’Oxygène à Zoolook. C’est un autre genre de réduit qu’il risque de connaître le 21 mars prochain si la 6ème chambre du tribunal correctionnel de Versailles suit le réquisitoire prononcé par le procureur vendredi dernier : cinq ans de prison (la peine maximale encourue). “Eventuellement assortie de sursis”, a tout de même recommandé le procureur. Jean Michel Jarre, 38 ans comparaissait la semaine dernière pour une étonnante “fraude fiscale”. Il aurait tout simplement omis de faire la déclaration de ses revenus en 78, 79 et 81. En 80, il aurait en prime dissimulé une partie de ses ressources. Bigre ! Quand on vend par millions dans le monde entier un album comme Oxygène (performance quasiment sans égale pour un artiste français), quand on réunit plus de 200 000 personnes sur la Place de la Concorde pour l’exécution publique de ses oeuvres, et même des milliers de Chinois dans un stade pékinois, on en oublierait de faire état de ses ressources au percepteur ? Et on persisterait dans l’art improbable de se faire oublier de ce dernier, alors même qu’on a été l’objet d’un premier redressement de 14 690 000 F en avril 81, dont seule la moitié a été payée à ce jour ?

Pour ces petits comptes, les stars ont généralement recours à homme d’affaires. Celui de Jarre, Claude Pescetto, 46 ans, comparaissait aux côtés de son client, accusé de complicité frauduleuse. Il reconnaît bien avoir reçu 92 000 francs d’honoraires pour effectuer ce travail, mais pour sa défense il se borne à confier qu’il a été “dépassé par l’ampleur du travail à effectuer”. Une manière un peu sommaire d’évacuer ses responsabilités, qui n’a pas eu l’heur de plaire au procureur : “Je ne crois pas à la négligence due à une vie professionnelle agitée”. Et de requérir dans la foulée, huit mois de prison avec sursis pour le complice.

Toutefois, la modicité des amendes requises en prime (250 000 F pour Jarre, 50 000 F pour Pescetto), laisse supposer que l’affaire est plus complexe qu’il n’y paraît. Pour le moment, Jean Michel Jarre n’est pas encore privé d’oxygène, et Charlotte Rampling attendra le printemps (21 mars, date à laquelle le tribunal rendra son jugement), pour savoir si elle doit acheter des oranges…

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